Interview | Rencontrez nos nouveaux copains de tanDEM !
TanDem 2023, c'est parti !
Notre dispositif de résidence à destination des jeunes musicien.nes instrumentistes (pendant leurs parcours d’études en conservatoire ou école de musique) a ses nouveaux lauréats. Nous tenions à vous les présenter, pour autant que faire se peut vous permettre de découvrir ce qui les animent et comment ils en sont arrivés là où ils en sont aujourd'hui
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Fanny Martin
Hénock Kona
> Peux-tu nous en dire plus sur la vie d’un.e jeun.e musicien.ne en 2023 ? Par quoi est rythmé ton quotidien ?
Fanny : Je suis en double cursus au CRR et au CNSMD de Lyon, jazz et classique. Alors, mon quotidien est rythmé par ces deux conservatoires où j’ai différents cours tels que flûte, atelier jazz, ethnomusicologie, écriture, etc.. aussi, il m’arrive souvent de jouer en concerts de jazz, salsa ou classique et donc de profiter un maximum de la vie de musicienne sur les scènes lyonnaises et aux alentours. Je donne aussi quelques cours de flûte dans une école de musique. Je suis très heureuse de pouvoir vivre de ma passion maintenant et j’espère que ça va durer longtemps.
Hénock : Je suis en double cursus au CRR de Lyon en Basse/Contrebasse Jazz et en Composition Instrumentale. Je suis également en cursus Basse au Conservatoire de St Étienne. Je ne saurais pas dire pour mes collègues mais, mon quotidien est plutôt une belle et grande aventure, remplie de rencontres, de trajets, de deadlines, d’engagements et de découvertes.
Pour moi, il y a de la musique partout, tout le temps. C’est quelque chose d’extraordinaire à vivre et dont je suis très reconnaissant, surtout envers les musiciens/personnes que je côtoie.
> Tu as été sélectionné cette année sur le dispositif tanDEM, comment souhaites tu faire évoluer ton projet avec cette année de résidence au Périscope ?
Fanny : Le dispositif tanDem va me permettre d’aller plus loin avec mon groupe Jet Whistle grâce aux deux résidences du périscope ainsi qu’un concert en fin d’année. Ce groupe me tient particulièrement à cœur car je l’ai formé il y a un an avec des musiciens que j’aime beaucoup (Adlane Aliouche aux claviers, Elvin Mikaelian à la batterie, Théo Fardele à la basse et Jules Regard au trombone). La musique que l’on joue sont des compositions personnelles remaniées par mes quatre acolytes et cela peut s’apparenter à du jazz fusion électronique (nous utilisons énormément d’effets de pedalboard etc. (et oui! Avec une flûte !). Pendant ces résidences, nous préparons un futur enregistrement d’album ainsi qu’une captation live de deux/trois morceaux.
Aussi, je vais utiliser le fond de financement de Sonar pour financer une petite partie de l’enregistrement d’album ainsi que pour financer la location de costumes pour un autre projet qui consiste à jouer le pierrot lunaire de Schoenberg avec une mise en scène de Julie Haismann qui se déroulera le 20 mars au CNSMD. C’est un projet sur lequel nous travaillons depuis septembre qui nous tient également très à cœur.
Hénock : Je peux dire que le dispositif tanDem tombe un peu au moment bon pour moi. Avec MOTHERNA 1. un projet bien rempli débuté il y’a un an, nous avions besoin d’un cadre, de ressources et d’accompagnement afin d’aller plus loin. TanDem met à notre disposition tous ces éléments. Avec 2 résidences dans d’excellentes conditions de travail (à 13 ça aide), 1 concert et une bourse, le dispositif nous permettra d’assoir une direction au groupe, de jouer un peu plus ensemble et de travailler sur une musique que nous serons heureux de présenter bientôt.
Sur le plan personnel, grâce aux Ateliers Lobster, tanDem me permet d’acquérir des compétences sur le développement artistique et la coordination de projet.
Le concert de sortie de résidence sera également l’occasion de présenter un autre projet de composition sur lequel je travaille parallèlement. La bourse servira pour les premières maquettes d’un projet jazz intitulée DOCTEURDOCTEUR qui démarrera l’an prochain.
> On a envie de découvrir de la musique, si tu devais donner un top 3 de tes plus grosses influences musicales, lesquelles choisirais-tu et avec quel morceau ?
Fanny : Bon je vais parler de flûte et de flûtistes incroyables : Magic Malik est pour moi une immense source d’inspiration, c’est un merveilleux flûtiste. (Album: OO-237 XP-I)
Aussi, Orlando Maraca Valle est pour moi un des plus grand flûtiste de salsa. (Album: Formula Uno)
Et pour finir Naïssam Jalal, une flûtiste jouant aussi du ney qui est exceptionnelle. (Album : un autre monde avec son groupe Rythms Of Résistance)
Hénock : Brad Mehldau avec l’album Finding Gabriel : pour moi c’est un peu le renouveau de l’électrification en jazz et la musique moderne. Ça a tout changé. Avec le titre « the prophet is a fool »
Le titre Chronos de l’album/groupe : James Farm avec Joshua Redman / Éric Harland / Aaron Parks / Matt Penman. Redman m’a longtemps influencé mais je crois que je reste très influencé par l’écriture et le style d’Aaron Parks (bien malgré moi).
Trop difficile de choisir entre Immanuel Wilkins et Kendrick Lamar peut-être que je n’ai pas assez de recul mais en terme de mouvement et d’écriture : les deux sont incroyables pour moi !
- Immanuel Wilkins avec Ferguson : an american tradition, sur l’album 7th Hand (tout l’album est un trésor).
- Kendrick Lamar avec le titre we cry together sur Mr morale & the big steppers (tout l’album est incroyable).
Trop de musiciens m’influencent tous les jours et la plupart ont toujours été ceux autour de moi, c’est avec des regrets que je n’en cite que trois !
> Comment définis-tu ta relation avec ton instrument ? Pourquoi l’as tu choisi, qu’est ce qu’il te plait sur cet instrument ?
Fanny : J’ai commencé la flûte grâce à ma mère qui est flûtiste (je voulais absolument faire pareil qu’elle) et depuis mes 6 ans, j’ai toujours voulu être flûtiste. Ce qui est génial avec cet instrument c’est qu’il peut être utilisé dans pleins de styles différents et toujours sonner super bien.
Je passe beaucoup plus de temps avec ma flûte qu’avec n’importe qu’elle autre personne alors heureusement que j’apprécie sa compagnie !
Hénock : J’adore les claviéristes/pianistes (le mal de ma vie : je n’en connais que très peu) et les compositeurs.
Il m’est difficile de d’écrire ma relation avec ma basse : elle est souvent avec moi, dans mes mains ou sur mon dos. Parfois elle dort même avec moi dans mon lit ! C’est précieux comme objet, comme pour tout musicien j’imagine.
D’abord guitariste, j’ai choisi d’être bassiste car c’est le premier instrument que j’ai pu jouer en levant la tête pour regarder les autres et en écoutant tout ce qui se passait. Ce sentiment m’a plu. Aujourd’hui la chaleur et la vibration d’une note de basse sont les premières choses que j’entends. Il n’y a pas de mots pour ça.