MÂT

À l’aide d’un instrument baroque : la flûte à bec basse, Mât est l’idée de chercher des sons, en détournant l’usage traditionnel de l’instrument et en jouant avec très peu de notes.

Dans ce solo, se déploie un jeu dans les interstices de ce son, là où « ça frotte », entre cet « à peine audible » et la saturation. Se succèdent alors des matières, qui, parfois, se superposent : la voix, la flûte, les harmoniques qui en sortent, le son qui s’étend et se rétracte, la voix dans la flûte. Il s’agit d’un jeu entre le micro et le macroscopique, entre la saturation et le silence, entre l’absence et la présence. Tout en jouant avec l’espace, par un va-et-vient permanent du corps dans la pièce.

J’utilise l’instrument dans sa simplicité, dans son usage premier, comme un morceau de bois que l’on aurait creusé et duquel on essaierait, pendant des heures, de sortir quelque chose. Parfois, aussi, la flûte devient percussion. C’est avant tout une expérience auditive dans laquelle le public est amené à se laisser aller.

Maya Gerrand

Maya Gerrand (Flûte à bec basse)