Borja Flames
Sa tête est celle d’un pope, d’un roi, d’un lion, d’un faune ou d’un centaure mélancolique. Il est bien habillé, avec des trous de boulettes et sa barbe : mérovingienne. On l’a connu dans June et Jim dont il était la face sud (à l’autre hémisphère : Marion Cousin) duo récemment transfiguré sous le nom Catalina Matorral, vraie pastorale électronique.
Nuevo Medievo paru en 2022 (Les Disques du Festival Permanent / Murailles Music) est encore plus beau, plus étonnant. Dès le début, chanté sur la pointe des pieds, la voix argentée d’effets robotiques sur une descente de lit synthétique piquée de cymbales, on se sent tête nue dans un vaste cabinet d’étoiles, on est captivés. Il y a des rayons laser, des paroles d’oracle au vocoder. Paul Loiseau, le batteur morse, fait sonner toute la cuisine comme un orchestre de calculatrices défoncées, puis Borja Flames accélère le pouls du disque d’une diction de présentateur de journal télévisé mal luné sur un fond jungle avant que Marion Cousin et Rachel Langlais fassent tout chavirer, qui d’une vocalise saturnienne, qui d’un synthé bizarrement réglé.
À partir de quoi, partout tombent des hits, des vrais, en pluie d’astéroïdes.
au Périscope
Borja Flames (voix, guitare électrique, kalimba, clavier)
au Périscope