Publication de L’Étude Landscape sur la mobilité des publics dans les musiques actuelles

Portée par Le Périscope et menée par The Green Room, en collaboration avec la FEDELIMA et la billetterie Soticket, nous publions une étude détaillée sur l’impact écologique des publics du live.

Cette recherche s’inscrit dans la continuité des travaux réalisés en partenariat avec le réseau AJC (Bilans carbone de la diffusion du jazz – 2021) et le Syndicat des Musiques Actuelles (Déclic, Décarbonons le live collectivement – 2023), elle vise à comprendre précisément l’impact écologique des événements live.

Le panel de cette étude est composé de 42 lieux de musiques actuelles, dont une majorité est constituée de Scènes de Musiques Actuelles (SMAC). 34 lieux se situent en contexte urbain et 8 en contexte rural ou urbain à environnement rural, selon la typologie définie par la FEDELIMA.

Le parti pris a été de travailler par jauge, c’est-à-dire de s’intéresser à la capacité en termes de nombre de spectateur·ice maximum déterminée par le lieu pour chaque spectacle. Ont ainsi été identifiées 441 jauges différentes, allant de 1 à 2600 places.

L’étude se base sur les données de billetterie SoTicket, avec un total correspondant à 750 000 billets (payants ou gratuits) pris entre le 1er janvier et le 31 décembre 2023. SoTicket permet notamment aux salles de récolter différentes informations auprès des acheteur·ses, dont le code postal de leur domicile.

L’intégration des notions de jauge dans cette étude offre plusieurs avantages pour réduire les émissions carbone des événements musicaux.

▶ Elle permet aux lieux de porter une réflexion commune autour de la programmation et des jauges, pouvant mener à des ajustements. Comme l’ont démontrée les études précédentes, plus les jauges sont élevées, plus les spectateurs viennent de loin, ce qui augmente significativement les émissions liées à la mobilité, particulièrement lorsque l’avion est impliqué. Favoriser des jauges plus modestes et un public local pourrait ainsi limiter ces émissions.

▶ Il nous semble également pertinent de prendre en compte les distances réelles parcourues par les spectateur·ices pour mieux cibler les stratégies de réduction des émissions liées à la mobilité douce et aux transports en commun. Ainsi, lorsque les transports en commun ne sont que marginalement utilisés ou inexistants (notamment pour les distances inférieures à 10 km), la sensibilisation au covoiturage pourrait devenir un levier puissant pour réduire l’impact des déplacements sur les longues distances. En utilisant des données précises, il serait possible d’améliorer les campagnes de sensibilisation et de proposer des solutions de transport mieux adaptées.

L’étude souligne enfin la nécessité d’affiner la collecte et l’analyse des données sur la mobilité, actuellement basée sur les codes postaux, pour obtenir une évaluation plus précise de l’impact écologique des événements. Travailler avec des données spécifiques à la jauge, améliorer la collecte de détails sur le mode de transport et le lieu de départ/retour, et réfléchir à la manière de traiter les données sur les déplacements à longue distance, tout cela contribuera à une compréhension plus nuancée de la mobilité des publics des lieux de musique actuelle. Cela permettra d’élaborer de meilleures stratégies pour réduire l’empreinte carbone du secteur et promouvoir des pratiques plus durables dans le domaine de la mobilité publique.

Ils nous ont soutenus pour ce projet :