Interview | Quatre questions à David Bressat
Album live coopératif et itinérant
A l'occasion de son concert au Périscope le 9 Février prochain, David Bressat, nous a parlé live recording et « Confrérie du Rêve », titre de son nouvel album « live » qui sera enregistré sur plusieurs scènes régionales dont le Périscope. Ce projet est le fruit d'une collaboration entre David Bressat, pianiste et compositeur, Eric Prost, saxophoniste, Florent Nisse, contrebassiste, Aurélien Joly, trompettiste et Charles Clayette, batteur.
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Cette tournée est un peu particulière puisqu’il s’agit d’une tournée d’enregistrement pour votre 3ème album. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
Le choix de faire un album live n’est pas nouveau puisque il s’agit du 3ème album live du quintet après « ALIVE » et « TRUE COLORS ». ll y a deux raisons qui motivent ce choix. La première est que le « Live » restitue quelque chose d’authentique, de brut et de magique… C’est lié au fait que l’on enregistre en présence du public et que les musiciens ne jouent pas de la même façon. Bien sûr le son est moins propre qu’en studio, il y a potentiellement plus d’erreurs et elles sont moins corrigibles mais la musique respire autrement… Cela correspond à l’esprit du jazz qui est, avant tout, une musique vivante ! La deuxième raison est que le disque est un objet de moins en moins convoité. Les gens n’achètent presque plus de CD ou les écoutent distraitement sur les plateformes. Ne faut il pas faire profiter (et faire participer) le public à ces enregistrements plutôt que d’espérer vainement des ventes et des écoutes de qualité.
J’essaie avec cette démarche de multiplier les occasions de faire vivre la musique avec le public.
« Live Recordings » est un album qui sera enregistré dans les clubs de la région, quel est ton rapport avec ces lieux ?
Les clubs de la région qui participent à cette aventure sont d’ardents défenseurs du Jazz et des musiques indépendantes, des militants indispensables dans le paysage culturel. Mais ce sont aussi pour la plupart des amis dont j’ai croisé la route et dont j’admire le parcours et l’engagement. J’ai été moi-même fondateur et j’ai participé à l’organisation et à la vie de plusieurs lieux et collectifs (Périscope, Hot Club; Polycarpe) et je mesure l’importance de ces structures et de tous les acteurs de la musiques qui gravitent autour de ces lieux : passionnés, journalistes, graphistes, bénévoles, musiciens… Tous ensembles, ils constituent un « cercle de solidarité » indissociable du parcours de l’artiste.
J’aime parler de « Confrérie du Rêve ».
Pourquoi avoir choisi les clubs de ta région ? Peux-tu nous en dire plus sur ton rapport avec ce genre de lieux en tant que musicien ?
Les 6 lieux qui participent à cette aventure sont géographiquement proches et sont des structures avec lesquelles j’ai des liens privilégiés. La plupart me sont fidèles depuis de nombreuses années ! De plus, l’association Obstinato qui porte le projet a fait en sorte que les concerts soient peu couteux pour les lieux. Il fallait donc choisir des lieux dans un certain réseau d’amitié et de confiance.
Cette tournée intègre un volet de médiation (concerts écoles, Epadh, etc.) : Est-ce une nouvelle particularité dans ta façon d’imaginer les tournées ? La musique live doit-elle repenser sa manière d’être présentée aux gens ?
Oui c’est nouveau et c’est enthousiasmant ! Nous voulions offrir le plus de choses possibles au public et permettre un meilleur rayonnement des lieux. Plusieurs actions culturelles (master class, 1ère partie, concerts école & jeune public, Ehpad) seront offertes et prévues en marge de la tournée. Elles permettent à un public – qui n’a pas forcément l’occasion de trainer les clubs de Jazz – de découvrir notre musique. Jouer du jazz pour tous, on ne peut pas rêver mieux !