Kouma
Danser avec un rhinocéros.
A l’instar du chat de Schrödinger ou de l’escalier de Penrose, Kouma est un paradoxe. Un son à la fois sec et suintant, métallique et martelant qui jaillit comme un geyser, un power-trio mutant qu’on croirait tout droit sorti des entrailles de la terre. A la batterie, abrasive et cahoteuse, Léo Dumont maltraite le rythme et bouscule les riffs labyrinthiques que produisent la guitare baryton de Damien Cluzel, le sax baryton et les synthés lo-fi de Romain Dugelay. Trois musiciens versatiles, qui s’engagent corps et âmes aux confins des genres balisés. A cent lieues des canons consacrés du jazz, bien qu’assez étranger aux sphères du rock indépendant, Kouma aime rien moins qu’arpenter les scènes de traverses, celles où l’on déchiquette les étiquettes, où l’underground peut s’afficher au grand jour. Alors oui, Kouma, c’est un peu le fond de la cave qui se rebiffe, le psycho-trash-rock qui met des baffes. Une tête d’ours bourru greffée sur un corps de poney espiègle. Une mathématique sonore implacable, qui s’écoute en criant.
au Périscope
Damien Cluzel (guitare baryton)
Léo Dumont (batterie)
au Périscope