La Marmite Infernale
Il faut qu'ça boue !
La Marmite Infernale, c’est un big band inclassable et représentatif de l’ARFI : de taille variable selon les témoignages, comme le kraken, et qui reprend souvent tout depuis le début, comme le phénix. Et cette chimère vient juste de terminer la création d’un nouveau répertoire.
Au gré de départs et de rencontres, l’effectif de l’orchestre s’est renouvelé pour près de la moitié en 2021 : il est augmenté de quelques cordes dont certaines sont vocales, et des percussions de toutes natures – vibraphone, batteries, objets – s’ajoutent aux soufflants, au clavier-sampler, et à un performeur-bruitiste. Libérée des diktats de l’effectif attendu d’un orchestre, la Marmite s’attache à faire sonner cette combinaison hétéroclite et inédite.
Orchestre de création aux influences multiples, la Marmite propose un nouveau répertoire qui emprunte au jazz comme aux musiques traditionnelles, à Messiaen aussi bien qu’au garage punk. Elle joue des couleurs, des timbres et des envies musicales de chacun avec joie. Un vrai d’orchestre de musique libertaire. Il y a des moments légers et des moments de musique savante, de la performance et de l’écriture, du ludique, de l’éclatement dans l’espace de jeu. C’est pluriel, c’est beau.
Devant l’audace de ces alliances, il serait facile de la décrire par ses polarités : puissante et douce, jeune et vieille, masculine et féminine, potache et cérébrale, carpe et lapin, mousse et pampre, rose et réséda, soubassophone et violoncelle. Mais la Marmite Infernale en 2021, c’est un orchestre plus que jamais mu par la recherche poétique. Un Ou(vroir) de Mu(sique) Po(tentielle) qui, à l’instar de l’OuLiPo fondée par Raymond Queneau, édicte ses propres règles pour se rendre plus libre de créer.
La Marmite a choisi un procédé d’écriture collective en se donnant deux impératifs : tous les membres de l’orchestre peuvent apporter des compositions, mais chacun a le droit de réarranger toutes ces compositions comme il l’entend. Un morceau n’appartient définitivement au répertoire que s’il est adoubé par l’ensemble des musiciens. Ces droits ont été très largement exercés.
A ces figures imposées s’ajoute, si vous avez la chance d’assister à un concert, celle qui consiste à proposer une set-list de durée raisonnable à partir des quelques deux heures de musique que l’orchestre a dans sa gibecière. Sans cesse remaniée selon le lieu, le public, et l’horaire des marées, la cartographie du concert est mouvante.
au Périscope
- Mélissa Acchiardi (vibraphone)
- Jean-Paul Autin (saxophones, clarinettes, flûtes)
- Olivier Bost (trombone, guitare)
- Clémence Cognet (violon, voix)
- Colin Delzant (violoncelle)
- Jean-Marc François (objets sonores)
- Xavier Garcia (sampler, traitements, laptop)
- Christophe Gauvert (contrebasse)
- Clément Gibert (saxophone, clarinette basse)
- Félix Gibert (soubassophone)
- Damien Grange (voix)
- Guillaume Grenard (trompette)
- Thibaut Martin (batterie)
- Marie Nachury (voix)
- Alfred Spirli (batterie, objets)
- Antoine Läng (voix)
au Périscope