Mange Ferraille
déboulonnés
Formé en 2014 par Anthony Fleury (ex Fordamage), Thibault Florent (So-lo-lo / Nist-Nah) et Etienne Ziemniak (Electric Vocuhila / BGZ Trio / Carnalisme), Mange Ferraille réunit trois parcours musicaux très différents et plusieurs approches souvent antinomiques. Celles de l’autodidactie et de l’académisme, celles du rock DIY et du Jazz, celles de l’écriture et de l’improvisation. Le groupe compose collectivement, expérimente, s’enregistre, trie, pour obtenir des formats longs qui tentent de préserver le fil de la transe sans jamais le rompre. Il en résulte une musique (quasi) instrumentale, mécanique et épurée mais néanmoins puissante et captivante. L’instrumentarium pourrait être un classique du rock : guitare, basse/baryton, batterie mais deux orgues contribuent à le singulariser. Par le biais de techniques étendues et d’un rapport physique intense avec l’instrument, Mange Ferraille obtient des matières sonores inattendues qui poussent l’auditeur dans ses retranchements et les organise de manière à en extraire tout leur potentiel hypnotique.
Ils enregistrent leur premier album éponyme en janvier 2017. Erba spontanea est leur second album, une pièce de 40 minutes en 4 volets enregistrée en janvier 2020.
Janvier 2020 – « Erba Spontanea »
Erba spontanea est une essence inattendue, folle et sauvage, presque hallucinogène.
Les quatre actes de cette pièce de 40 minutes se vivent comme expérience physique et sensorielle. Dans le bourdonnement des orgues, les coups de griffe des deux guitares et la batterie qui martèle inlassablement le même rythme, Mange Ferraille ausculte des territoires intimes, gratte le terreau de la sensation pour en extraire l’émotion.
L’exploration rythmique et sonore embrasse le rock répétitif, les percussions tribales, le gamelan indonésien, la musique électronique voire psychédélique pour façonner un univers intense et hypnotique.
On se pose volontiers sur cette pièce affûtée au millimètre, écrite au cordeau comme une trajectoire pour naviguer sur les nappes et les matières, ballotté par les coups de baguette, entre le cosmos et la machine.
D’emblée, on est jeté sur une orbite en sinusoïde. On virevolte du grand huit aux rouages d’une locomotive, on fait du trapèze sur des lignes à haute tension. On gravite autour du fil rouge de la batterie, d’un tableau à l’autre, dans les vapeurs psychotropes de cette erba spontanea, fleur des champs électromagnétiques. On accélère, on ralentit, on repart, porté par les vagues d’un espace-temps en distorsion. Et dans le chaos tonitruant, la voix, comme une matraque, interroge le ressenti tandis que le sol se dérobe… jusqu’au court-circuit.
au Périscope
Anthony Fleury (Basse/Orgue)
Etienne Ziemniak (Batterie)
Thibault Florent (Guitare)
au Périscope